Je voulais vous partager quelque chose de personnel, un petit trésor que j’ai écris lors de mon dernier Nanowrimo. Ce n’est pas en lien avec le développement personnel. Aujourd’hui, je vous parle de ma moitié :). C’est le texte que préfère mon mari.

Juste avant de partir à Zürich
Avec mon côté anxieux, j’imagine toujours des choses désagréables qui expliqueraient pourquoi il ne s’exprime pas. Mais à chaque fois qu’il me dit ce qu’il pense, ce qu’il a sur le coeur, soit je fond en larme parce qu’il m’a touché soit je reste blême parce que je ne comprend pas haha. C’est un homme simple. Il n’a pas besoin de dire de fioritures. Moi j’aime bien les fioritures. (C’est pas étonnant que ce soit moi qui blogue et pas lui 😛 ) J’ai besoin qu’on me convaincs et qu’on me fasse des tirades. Sauf que lui, avec 3 mots, il peut me toucher en plein coeur.
Je vous re-situe la scène. En début d’année 2012, il commençait à stresser parce qu’il ne savait pas comment il allait faire pour rester en France puisque son doctorat s’achevait en Juin de la même année. Par chance ou hasard (mais il n’y a pas de hasard), on apprend que Google avait des bureaux à Paris et qu’ils recrutaient des ingénieurs. Inespéré, il envoie son CV. Le processus de recrutement prend des mois et s’éternise. Il devait avoir un poste à Paris mais en cours de route il s’avère qu’il n’y a plus de poste à Paris mais plutôt à Londres ou Zürich. Il choisit Zürich.
On est à gare de Lyon. Son train est à quai. On voit les personnes les uns après les autres monter dans le train. On cherche sa voiture, sa place et on y dépose sa valise. Je sais que je ne partirais pas. Il revient sur le quai avec moi. Il y a surement beaucoup de bruit autour de nous. Mais j’ai comme un moment où tout se ralentit. Les personnes marchent vite et vont rejoindre leurs voitures. Je suis dans ses bras. J’ai pas envie qu’il parte. Je vois les couples qui s’embrassent sur le quai et se quittent facilement. Ça n’a pas l’air d’être difficile pour eux. Ça n’a pas l’air d’être leur première fois. Moi, c’est la première fois que je le laissais aller à Zurich. Mais pas la première fois qu’on allait expérimenter la relation à distance.
2 ans auparavant. C’était horriblement difficile. Lui en Corée, moi à Paris pendant 6 mois. 7h de décalage. Lui qui n’est pas bavard, moi qui suis anxieuse. On le vit tous les deux très mal. Et là, toutes ces angoisses remontent. Je n’ose pas en parler mais lui comme moi nous savons ce que c’est. Ces souvenirs reviennent et remontent à la surface.
Je vois le chef de gare qui avance et les contrôleurs qui montent. Je surveille le cadran de la gare. L’heure s’approche. On se regarde. Je vais rentrer seule. Ça sera vide sans lui. Peut être qu’il est prévu que j’irais le voir, que je le rejoindrais. Oui, il m’a demandé en mariage. Mais qu’est-ce qu’il se passera ? Il n’y a pas de date de fin à cette histoire.
Il voit mon désarroi. Il faut qu’il y aille. Et là, il me prend dans ses bras. Il me sert fort et me susurre dans l’oreille.
“Tu es ma vie”
Ce n’est pas un baiser comme dans les films, ni des grands mots. Mais juste 4 mots. En plein coeur. Je fonds en larme. Ces mots qui me rassurent, qui me dit que peu importe ce qui arrivera on sera toujours ensemble et que tout se passera bien et qu’on s’est promis l’un à l’autre.
C’est avec les yeux embués de larmes que je vois son train partir. Et je rentre me réfugier chez moi.
Je n’ai jamais oublié ces mots. Il ne m’avait jamais dit ça auparavant. Et voilà, j’en pleure comme une madeleine rien qu’en y repensant. Depuis, j’essaie de faire plus confiance en ses mots ou ses absences de mots.
3 Comments
Il y a des mots simples qui marquent nos vies à jamais…
Oui, exactement….
😭✨💞💞🙏